"L’armée a pris la décision d’interdire toute manifestation au sud du fleuve Litani et notamment à la frontière. Elle ne laissera personne s’approcher de la frontière", a précisé ce responsable sous couvert de l’anonymat.
Le fleuve Litani sépare une partie du sud du Liban de la zone d’opérations de la Force des Nations unies en charge de surveiller la frontière entre le Liban et l’Etat hébreu, deux pays encore techniquement en guerre. Des rassemblements étaient prévus dimanche pour marquer la "Naksa" (défaite), la déroute des troupes arabes face à Israël pendant la Guerre des Six jours en juin 1967 [1].
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a mis en garde jeudi contre toute violation de la frontière, et ordonné à son armée d’agir avec fermeté tout en évitant l’effusion de sang.
Le 15 mai, la commémoration de la "Nakba" a été ensanglantée par des violences sans précédent qui ont fait au moins 10 morts par des tirs israéliens : 6 à la frontière libanaise et 4 sur la ligne de cessez-le-feu dans le Golan. La Nakba désigne dans le monde arabe l’exode de centaines de milliers de Palestiniens après la création de l’Etat d’Israël en 1948.
Sur le terrain, l’armée israélienne continuait vendredi d’installer de nouveaux barbelés. Plusieurs véhicules et soldats étaient mobilisés à la frontière, a constaté un correspondant de l’AFP du côté libanais. Durant le conflit de 1967, Israël a conquis Jérusalem-Est, la Cisjordanie, la bande de Gaza, le Golan syrien et le Sinaï égyptien.